L’objectif d’une punition est de réduire ou faire disparaître un comportement non souhaité. La punition doit être avant tout considérée comme un rappel des limites, du cadre et de ce qu’on peut ou ne peut pas faire. Selon un pédopsychiatre, « il est dans la nature de l’enfant de vouloir déborder des limites imposées. Désobéir est pour lui l’occasion d’aller à la découverte du monde qui l’entoure et de sa relation à ses parents ; il les pousse à bout, pour voir jusqu’où et à quoi tient leur lien ».
Or, nous avons tendance à penser que pour coller à l’image du «bon parent» et pour rompre avec la génération précédente, il faut être dans la compréhension de son enfant, de ses besoins, de ses désirs, et donc que la punition gêne cette compréhension. Elle est alors souvent considérée comme incompatible avec l’éducation moderne.
Il est cependant capital de bien comprendre que la punition, si elle est adaptée, participe au bien-être et au sentiment de sécurité d’un enfant. Celui-ci se sent en effet sous la protection des adultes, qui le surveillent et lui rappellent si nécessaire le cadre et la structure dans laquelle il se situe.
Quand faut-il punir un enfant ?
Il faut punir un enfant lorsque celui présente un comportement que nous, en tant qu’adulte, parent ou éducateur, nous estimons indésirable, problématique ou perturbateur. Avant de punir il faut, dans la mesure du possible, prévenir et avertir. Il s’agit en fait de rappeler fermement la limite que l’enfant est en train de franchir.
Quand est-ce qu’une punition peut se révéler éducative ?
Quand elle vient sanctionner la transgression d’une règle ou la réalisation de quelque chose que le parent ou l’adulte avait clairement interdit. Elle intervient pour que l’enfant comprenne que son comportement n’est pas acceptable et aussi pour qu’il ne le reproduise pas. Pour qu’une bêtise soit punissable, cela suppose évidemment que l’interdit ait été clairement énoncé auparavant par l’adulte. Toutefois, ce qui apparaît comme interdit de manière évidente aux yeux des parents ne l’est pas toujours pour l’enfant.
Comment rendre une punition efficace ?
Tout d’abord, rien ne vaut la parole. A partir de 2 ans, on peut commencer à responsabiliser l’enfant. C’est l’âge où il prend conscience que les règles et les limites existent. Celles-ci peuvent parfois lui paraitre contraignantes, mais c’est en l’aidant à les respecter et en faisant preuve d’une juste autorité que l’adulte va lui permettre de bien grandir. Il faut donc s’assurer que l’enfant a bien compris la règle à respecter et la limite à ne pas dépasser.
Réparer sa bêtise
Ensuite, il est important de choisir une sanction qui privilégie la réparation de la bêtise commise. Par exemple, si votre enfant a inondé le sol pendant qu’il prenait le bain alors qu’il sait très bien que c’est interdit, la punition peut être d’aider à éponger le sol. Cela fait autant de temps en moins pour jouer ou regarder un dessin animé, c’est donc là que réside le désagrément.
Il est nécessaire de rappeler qu’un rapport d’éducation n’est pas un rapport de séduction. Le psychologue rappelle que « l’éducation repose sur un système de règles qui doivent permettre à l’enfant de comprendre la différence entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit et, par extension, entre le bien et le mal. Or, une règle n’en est une que si elle est assortie d’une sanction en cas de transgression ».
Discours clair
Enfin, le discours doit être sans ambiguïté : par exemple, plutôt que « je souhaiterais que tu ranges ta chambre », préférez « je te demande de ranger ta chambre ». L’intonation, le regard et la gestuelle doivent aller dans ce même sens. Dire « je t’interdis » avec la même voix que « je te propose », ou sourire en affirmant « ce que tu as fait est dangereux », c’est faire perdre toute crédibilité à l’injonction. Ne sachant plus s’il a affaire à un souhait, à une demande ou à un impératif, l’enfant désobéit sans le savoir, et se sentira injustement puni.
Une punition doit toujours être adaptée.
Multiplier les menaces de punitions sans les appliquer est le meilleur moyen de ne plus pouvoir se faire obéir. Cela implique que les menaces ne doivent pas être démesurées et qu’avant de poser la punition, le parent doit s’assurer qu’il sera capable de l’appliquer.
Il arrive aussi que la patience ne tienne plus qu’à un fil. Or, si une fessée n’est pas dramatique, elle n’en reste pas moins une « mauvaise punition ». Aucune punition ne doit l’humilier. Les châtiments corporels sont donc à bannir, notamment la fessée qui n’apporte aucune contribution éducative si ce n’est qu’elle pose un acte de violence envers l’enfant.
Il est donc important de choisir des punitions qui soient justement calibrées sur la faute et ne pas réprimer de la même façon un retard, une insulte ou un mensonge. La punition doit rendre compte de la gravité de la faute et des valeurs posées par les parents ou l’adulte en charge de l’enfant.
La punition doit intervenir en dernier recours.
Le psychologue insiste sur le fait que la punition doit rester rare et ne venir qu’en ultime recours, quand le rappel de la règle et les explications n’ont pas suffi. Autrement, le risque est d’entrer dans un rapport de conflit permanent où le parent/adulte sera contraint d’aller sans cesse dans la surenchère punitive. Selon lui : « si la punition devient le seul moyen de se faire obéir, c’est que l’autorité n’est pas établie ».
Toutefois, il ne faut pas non plus stigmatiser l’acte de punir. La punition doit avant tout être une réponse adaptée et ponctuelle à l’enfant. La communication reste avant tout un préalable car elle apaise la relation, prouvant à l’enfant qu’elle est toujours plus efficace que la sanction.