Une conseillère en pédagogie, vous livre quelques conseils pour accompagner les premiers pas de votre enfant à travers cette interview !
Quelles sont les étapes essentielles à l’acquisition de la marche ?
L’enfant naît avec tout le potentiel nécessaire à l’acquisition naturelle de la marche. En effet, la marche automatique est un réflexe, observable même après quelques minutes de vie extra utero !
Le corps de votre enfant va se préparer petit à petit pour cette grande acquisition qu’est la marche à travers les différentes étapes nécessaires à la formation de ses muscles.
Pour respecter le développement musculaire et cérébral de l’enfant, deux points me semblent importants.
Éviter de mettre l’enfant dans une position non maitrisée
Premier point : éviter de mettre un enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas seul. Après avoir pris connaissance de ses mains et ses pieds, il doit découvrir au sol les différents mouvements moteurs : se tourner du dos sur le ventre puis inversement, ramper jusqu’à l’acquisition du « 4 pattes », s’asseoir seul, puis enfin la position à genoux qui est la dernière étape avant de pouvoir se relever avec appui. Cette motricité libre va offrir à l’enfant la possibilité de se développer à son rythme, en harmonie avec ses capacités propres.
La maturité du cerveau de l’enfant
Deuxième point : comprendre que le cerveau de l’enfant doit arriver à une certaine maturité avant de pouvoir envoyer les messages permettant la coordination des mouvements de ses muscles.
Chaque stade de développement cérébral doit être acquis avant chaque nouvelle étape de la marche: l’enfant maîtrisera toujours en premier sa posture (maintien de la tête et du tronc) avant de découvrir sa locomotion.
En revanche, un enfant peut affiner sa préhension (sa motricité fine : attraper avec précision, opposer ses doigts à son pouce) ou même le langage, avant la marche. Ne le comparez donc pas aux autres en pensant qu’il est en retard !
Quelles aides adaptées à la marche peut-on alors proposer à l’enfant ?
Très naturellement, l’enfant va d’abord commencer par prendre appui sur les meubles afin de se hisser et de découvrir la position debout. Il va ensuite marcher latéralement en s’agrippant jusqu’à ce qu’il réussisse à décoller un pied et se mettre en appui sur une jambe. Enfin, petit à petit, il va s’agripper à une main puis lâcher les deux.
Au cours de ces différentes étapes, il est important de proposer à son enfant les bons outils pour l’accompagner au mieux, sans entraver son développement.
Éviter le youpala
Tout d’abord, je déconseille fortement l’utilisation du youpala qui, en plus d’être une cause d’accidents domestiques, n’est pas une bonne façon de marcher pour l’enfant : on ne marche pas sur la pointe des pieds, les jambes pliées, en étant suspendu ! Préférez un chariot de marche classique, bien stable, qui va lui permettre de prendre appui avec ses bras, les pieds bien ancrés dans le sol.
Ne pas forcer la marche
De même, évitez de « faire marcher » l’enfant en le tenant par les bras : cette position le renvoie également à une mauvaise pratique car on ne marche pas non plus les bras en l’air, le buste en avant. Cela lui indique surtout qu’il a obligatoirement besoin de l’adulte pour marcher ! Vous pouvez en revanche lui installer une barre de brachiation de sorte qu’il s’exerce en toute liberté, dans la bonne posture et en toute autonomie !
Pour finir, attention au choix des chaussures ! Ne chaussez pas trop rapidement ni de manière prolongée l’enfant qui doit avant tout ancrer correctement ses pieds dans le sol. Le « pieds nus » est donc très recommandé pour les prémices de la marche afin que ses pieds s’adaptent aux différents types de sol (matière, texture, son inclinaison…).
Au moment de faire un choix de chaussures, nous vous conseillons des petits mocassins souples à semelles fines mais résistantes qui vont lui permettre de ressentir le sol et de faire travailler sa cheville sans la fragiliser !